l’histoire de l’album et du film lungo viaggio motel

En 2021, j’ai eu l’envie de faire ce qu’on appelait il n’y a encore pas si longtemps de cela « un album concept ».

J’ai donc écrit 10 morceaux qui racontent l’histoire d’un couple ordinaire (pour peu que l’ordinaire existe). L’idée de base était la suivante: ils partent pour Italie. Sauf que: lui veut tout quitter dans un grand élan romantique, partir pour ne jamais revenir, ne rien emporter, foutre le camp vers la liberté et l’Afrique. Et elle, elle pense qu’ils sont en train de partir en vacances quelques jours et ne comprend pas bien pourquoi ils n’ont pris aucun bagage, alors qu’il avait dit qu’il s’en occupait.

J’avais envie d’explorer – à travers de petites touches, de petits moments – les malentendus, la complicité, les (petites et grandes) disputes ou désaccords, les envies, de ce couple qui s’aime déjà depuis un certain temps, tout en ayant encore la fraîcheur des amoureux.

J’ai aussi fait en sorte que, musicalement parlant, les morceaux puissent sur lire d’une traite (le but étant que ces 10 titres se lisent comme un seul et unique morceau de 30mn. environ). J’ai donc choisi deux tonalités et ai quasiment tout composé ainsi, privilégiant les tempos en 3/4 ou le 6/8, et reprenant parfois d’un morceau à l’autre des suites d’accords soit à l’identique, soit avec de petites variations. Après avoir tout enregistré et mixé, j’ai donné le travail à Marc Champod d’Alzac Studio (Montreux), qui s’est chargé de tirer le meilleur de ce que j’avais fait en remixant et en masterisant le tout.

Mais revenons un peu en arrière dans le temps:

J’avais besoin d’une voix de femme. J’ai donc contacté Ilaria Maruccia avec qui j’avais travaillé sur des concerts pour Nils Aellen (aka Soften), et qui avait profité du covid pour publier quelques vidéos sur YouTube dans lesquelles elle chantait. J’étais très fan de son travail. Le but donc: qu’elle chante les parties de la femme du couple, pour avoir aussi dans les voix elles-mêmes cette notion de masculin/féminin…. Et je lui ai demandé au passage si elle était d’accord d’en….faire un petit film… Elle a accepté et on a commencé à filmer.

Dans le film, comme pour des raisons pratiques il m’était impossible de filmer un voyage en Italie, je me suis dit que j’allais détourner un peu le concept. Autrement dit, dans les paroles de la musique il y a ce voyage, mais dans la « réalité » des images du film: ils ne partent même pas. Ils y pensent. Mais ils ne partent même pas.

Toutes les parties de tournage avec Ilaria ont été un vrai bonheur à tourner. On a beaucoup ri.

J’ai aussi sollicité Kevin Shaw de Belair Records à Lausanne. J’adore son magasin de vinyles et ça fait loooongtemps que j’ai envie de le filmer. Kevin m’a adorablement laissé les clés du magaz pour un soir et Marc Décosterd est venu jouer Kevin (le vendeur du magasin). Marc avait déjà contribué au tournage en venant jouer le « monster jealousy », personnage au masque de diable récurrent dans mes clips. ET, il nous avait également gentiment prêté sa magnifique caméra pour les parties filmées dans mon salon sur mon canapé.

J’en profite pour dire que les moyens de filmer ont passablement varié d’un plan à l’autre du clip, parfois au téléphone, parfois avec la caméra pro de Marc, parfois avec ma petite caméra de voyage. Ce qui contribue à donner au film son côté patchwork/film de vacances que je cherchais à lui donner.

Enfin, la photographe Taïbat, avec qui je corresponds quotidiennement, m’a laissé utiliser son travail et j’ai pu intégrer certains plans de mer qu’elle avait fait, ainsi que les « stop motion », une de ses spécialités, dont je suis totalement fan.

En ce qui concerne les paroles, ça fait un petit moment que je prends énormément de plaisir à essayer d’intégrer dans mes projets d’autres langues que le français et l’anglais (qui sont celles que je maîtrise le mieux). Avec Marc Décosterd, dans certains de mes projets, nous avions déjà exploré l’allemand et le suisse allemand; et dans un projet parallèle (ayant pour nom Nur) qui devrait voir le jour prochainement nous nous étions essayés à l’italien. J’étais donc ravi d’écrire en italien avec mes trèèèèèèèèèèèèèès modestes connaissances, et avec l’aide précieuse de Laura Del Nostro et d’Ilaria Maruccia qui corrigeaient mes erreurs (ET l’aide de google traduction bien sûr, soyons honnête!)…

Filed under: Discographie,les histoires de,Vidéos Étiquettes : , , , , , ,  |  Publié le 02/10/22  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

ICE COLD EYES – TRACK THREE: I REMEMBER EVERYTHING

Deux anecdotes de studio concernant les derniers refrains de I remember everything, 3e titre de l’album Ice Cold Eyes.

1. Sur ma démo, j’avais fait claqué sur la caisse claire une orange (l’instrument de percussion, pas une vraie orange) noyée dans la réverbe. Puis, en studio, on cherchait à amplifier l’effet. Il y avait Patrick Dufresne, batteur, et Marc Champod, son, et on cherchait une solution. Quand tout à coup Marc nous fait, « hé on pourrait utiliser des ongles de chèvres! ». Il faut bien comprendre une chose: je travaille avec Marc depuis plus de 20 ans et il dit beaucoup, beaucoup, beauuuuucouuup de conneries. Comme en plus il est très pince sans rire, on ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon. Du coup, comme il me l’a écrit par WhatsApp il y a quelques jours quand je lui demandais de confirmer mon souvenir de cette petite histoire « aucun des deux ne m’a cru, bande d’abrutis ». Et effectivement, Patrick et moi étions sûr qu’il nous charriait comme d’hab et on a continué la conversation genre « bon sérieusement on pourrait faire quoi ». Mais il existe vraiment une percussion qui s’appelle ongles de chèvres (et qui à la base est faite d’ongles de chèvres (???)). Toujours est-il que c’était une idée de génie, et Patrick en a fait une double idée de génie en ayant l’idée de poser la chose sur la caisse claire. On était super contents de nous. D’ailleurs Patrick a commencé à frapper un « we will rock you »; si un jour vous devez reproduire l’effet pour pas trop cher: ongles de chèvres sur caisse claire, on s’y croirait.

2.Nils Allen – aka Soften – me rejoint encore une fois sur les chœurs des refrains. Je lui a réservé toutes les parties bien hautes  et bien aigues à chanter, pour sa voix merveilleuse et limpide, il m’a un peu maudit d’abord, mais c’est tellement beaaauuuu. Il y a une note en particulier: Si vous allez à 3mn25 dans le morceau vous entendrez les chœurs faire o-o-off, c’est super beau, c’est Nils, et c’est super haut.

Sinon je suis très fier de cette chanson, voilà c’est dit. Il y a aussi dessus aux guitares: Laurent Poget et à la basse : Fabien Sevilla.

I Remember Everything de Jérôme Giller sur Amazon Music – Amazon.fr

 

Leave your shoes at the door Where you left them before

Would you really love to watch me fail

Have a fruit it’s on the house I won’t sue I won’t frown

Your daughter really looks a lot like the dead

 What’s that you said what did you bring  I remember everything

What’s that we had what didi you bring I remember everything

Won’t you please say my name I am one and the same

I haven’t really changed since yesterday

 Cut it off and fetch me the head of the old king I remember everything

Off there’s nothing left of your old wings I remember everything

 

 

ice cold eyes – track two: hit hard

Hit Hard, deuxième track de l’album ice cold eyes, est ce que j’appelle une chanson autoroute:  3 versets (deux en anglais, suivi d’un troisième en français), le refrain, le tout répété 3 fois. Pas de surprise. L’idée est de laisser la place à l’émotion un peu nostalgique du morceau, lui laisser le temps de s’installer. Ca parle de ces moments en voiture où on écoute de la musique et on laisse son esprit aller. Ca parle aussi d’amitié et de famille et du cerisier que mon père avait planté pour moi à La Mottaz, le quartier de mon enfance.

J’ai eu envie d’écrire cette chanson après avoir découvert l’album Anthropocene de Peter Oren, j’avais envie d’une mélodie douce et apaisée, immédiate, comme on en trouve sur son disque. J’avais aussi écouté en boucle le dernier Cat Stevens ou plutôt Yusuf, The Laughing Apple, dont j’adore l’ambiance ultra mélodique et acoustique.

Mes gangsters toujours habituels et néanmoins favoris sont là encore une fois: son: Marc Champod (Alzac); guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; batterie et percussion: Patrick Dufresne. J’ai sué un peu pour faire le piano, et j’ai chanté les chœurs (sans trop suer).

On en a fait un clip avec Marc Décosterd, que l’on peut voir sur YouTube. Le clip reprend des images du film Vasectomia, réalisé précisément par le même Marc Décosterd, Hit Hard faisant office de chanson de générique de fin pour ma plus grande fierté.

 

Hit Hard de Jérôme Giller sur Amazon Music – Amazon.fr

 

You made many mistakes – passed the police patrols but didn’t brake

The four lanes were wide open and the wind was strong

Rolling down your window -The car is hot and you throw

Your cigarette on the pavement – turn the radio on

Je sais qu’il est tard et qu’ils vont fermer les bars

Mais on est bien nous ici à rouler dans la nuit

Some might say as people say some might say you hit it hard again

Thinking of your childhood

When your dad was alive and he would take you to the movies

Buy you an ice cream

Pass the old neighborhood

Your tree’s still here and that’s good

Drive on to the drive-in – get us a cold drink

Je sais qu’il est tard je le lis dans tes yeux noirs

Mais on est bien non ici à fumer dans la nuit

Some might say as people say some might say you hit it hard again

Shit it was my favorite shirt – it’s ruined now look at that dirt

I changed already once before – Can’t wear it anymore

In your jacket pocket there’s a gun that you stole from a guy on the run

You shoot it sometimes just for fun – You’ve had it since high school

Je sais qu’il est tard mais on ira pas dormir ce soir

on est trop bien ici à rouler dans la nuit

Some might say as people say some might say you hit it hard again

 

 

Filed under: Articles,Discographie,les histoires de,Lyrics,songs  |  Publié le 09/08/21  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

ice cold eyes – track one: ask for you & no one else

Ask for you and no one else, le 1er titre de l’albumest une très, très vieille chanson. J’ai dans ma chambre l’affiche d’un concert que nous avions fait avec Thanks Sean, mon groupe de l’époque, en 2006 et on la jouait déjà. Elle a donc en tout cas quinze ans.

J’ai toujours voulu la mettre sur un disque (entre autres, parce que mon frère, Nicolas, aimait bien cette chanson), mais ça ne s’y prêtait jamais vraiment. Du coup, quand j’ai commencé à écrire et à réfléchir à ice cold eyes, je me suis dit que cette fois-ci, elle figurerait sur l’album. Je l’ai récrite un peu niveau paroles et un peu réarrangée aussi pour l’occasion.

Mes gangsters habituels sont venus l’enregistrer: son: Marc Champod (Alzac); guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; et batterie: Patrick Dufresne. J’ai fait le piano et les chœurs. Nils Aellen – aka Soften – me rejoint d’ailleurs pour les chœurs des refrains de la fin.

 

What’s up tonite hot and dry moonlight and nite drive

We have passed the bridge on the left

Now the highway’s straight ahead

 

I will ask for you and no one else – For sunny afternoon there by the lake

Where every hour is new

We will wear ourselves out in regret – We will bind ourselves up head to head

Black birds on the moor

 

What’s up tonite we’ve gone quite far

Slept on the back seat of the car

When the traffic at dawn woke us up

You said goodbye and good luck

 

You asked for this and then you left me here – Me, washed out clean and clear

Ask for You & No One Else de Jérôme Giller sur Amazon Music – Amazon.fr

Filed under: Articles,les histoires de,Lyrics,songs,Téléchargements  |  Publié le 04/08/21  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

L’HISTOIRE DE LOOK HOW LOW WE NOW GET – THE TSALOUNA SESSIONS

The Tsalounâ Sessions

From 3 to 8 August 2015, we recorded most of LOOK HOW LOW WE NOW GET @ La Tsalounâ (Les plans-Sur-Bex, Switzerland). The heat was absolutely terrible but it was an amazing week nonetheless.

Marc Champod moved part of Alzac Studio to create a new studio in a space normally used as a concert room and completely unequipped otherwise. He sweated a lot but he never swore too badly or called me names, at least not to my face. He did all the recordings during that week. Later on, from August 2015 to November 2016, he also mixed and mastered the album @ Alzac Studio (Montreux, Switzerland).

Patrick Dufresne played the drums and percussions on the record. He also spent a night with Marc and me @La Tsalounâ, we spent a good part of the night telling each other secrets about girls and other stuff… well, mostly girls.

Fabien Sevilla played the bass and double bass on the record. He spent one night on my couch because that night we decided that we should all go home to have a good rest. We didn’t really rested that much, but who cares.

Laurent Poget played most of the guitars you hear on the record and, well, how should i put it: the man played for 12 hours straight. Fuck me. He played for 12 hours, with 30mn break to eat and a 30mn break to talk a little. It was so exhausting that at one point i thought i would die, but i didn’t. My shirt was soaked with sweat because of the terrible heat mentioned before, and i wasn’t even the one playing. Marc barely survived, only Laurent looked fresh when we were through, i think he would have kept going. I still get exhausted every time i think of that session.

After that, Philippe Kronauer (who owns La Tsalounâ with his wife Cécile), Marie-Eve Flückiger (aka FAINTNESS), Marc Décosterd (co-lead on Alle Brücken) and Nils Aellen (aka SOFTEN who sings the lead on Strange Boys) came and recorded a few voices and/or choirs. That was very relaxing actually.

On Saturday, Marc Champod managed to move everything back in his car and get ready because we promised to do a show that night to say goodbye. Patrick and Fabien came back and we had the best time playing some rock’n’roll.

Before the Tsalounâ Sessions

Yet all the work began a long long time ago (years actually) and some things were recorded before the Tsalounâ sessions @ various locations.
I for one sang and choired and played a few guitars and pianos and also did all the programming. Most of those things, as well as Pierric Tenthorey‘s violin on Time On the Borderline, and Rebecca Frey‘s voices on Himmel were recorded @ This Is Not A Kitchen, This Is Barely A Room Studio (Lausanne, Switzerland).

Gone Dark was recored in 2008 in one day @ Alzac Studio. It is a very special song to me. It was the original score of the movie Retourne-toi by Marc Décosterd. I played and sang pretty much everything except the harmonica played by Jean Duperrex. Marc C. then added some programming and we mixed and mastered the song together that day. After much consideration, we decided to leave the song untouched for this record (and not to re-mix it) to keep its « freshness » and the spirit in which it had been recorded. Marc did a new mastering, but otherwise the song is as it always was and will be.

One way river is a very old song. I think it was written more than ten years ago. It was written for a band i was in @ the time. We did a few rehearsals and then everything stopped for no particular reason. I don’t remember if we had a name, but i liked that band and i kept the song.

Also, i must say that I’ve always admired Soften’s work and music. I secretly hoped that one day we would work together. I then realized – what are the odds?- that he was actually a colleague of mine. I had seen him for about two years without actually knowing he was Soften. We became friends and i was fortunate enough to work with him on the album. I actually wrote Strange Boys very much influenced by his work and hoping he would sing it (i didn’t know him back then). So that’s sort of a « dream come true », but don’t tell him, he’ll get infatuated. When he said he liked once more very much and was willing to (re)arrange it, i was thrilled and i love what he did with it.

Himmel comes from a theme Rebecca invented for a play we were in (an adaption of Shakespeare’s Hamlet). I really liked the melody and so i wrote the rest of the song. She came to my house one afternoon and we wrote the lyrics together. Fortunately, she speaks German, well, Swiss German, but that’s ok.

THE ALBUM LOOK HOW LOW WE NOW GET WILL BE RELEASED ON 21 SEPTEMBER 2017

Filed under: Articles,les histoires de,songs  |  Publié le 20/05/17  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

l’histoire de damaged goods

En juillet 2014, j’écoutais souvent Songs For Drella de Lou Reed et John Cage, que j’avais redécouvert en vinyle chez Kevin à Belair Records.
Je n’avais pas encore complètement saisi la beauté de cette œuvre avant cette redécouverte. Les chansons me marquaient considérablement et leurs paroles également.
En particulier ce dialogue imaginaire entre Lou Reed et Andy Warhol, non dénué d’humour :

He said I was lazy, I said I was young
He said, “How many songs did you write?”
I’d written zero, I lied and said, “Ten.”
“You won’t be young forever
You should have written fifteen”
It’s work, the most important thing is work
(extrait de la chanson “work”)

Parallèlement, une connaissance me demandait de lui envoyer un morceau de moi « triste » et « chanté bas », mais, à chaque proposition, elle me disait “pas assez triste, pas assez bas”.
Lassé, je me suis dit que j’allais lui l’écrire, son morceau.

J’étais en vacances. Au fond, qu’avais-je de mieux à faire ?

Donc en un après-midi, j’ai écrit les paroles et la musique de ghost, je l’ai arrangé, enregistré et mixé. Puis envoyé à ma connaissance, avec un mot qui disait « c’est assez bas là ? » (je ne crois pas pouvoir descendre beaucoup plus).

Seulement, j’avais vraiment bien aimé l’exercice. Et les paroles de Lou Reed me trottaient dans la tête:

“How many songs did you write?”
I’d written zero, I lied and said, “Ten.”

J’étais en vacances. Au fond, qu’avais-je de mieux à faire ?

Alors j’ai décidé d’écrire un album 10 titres en 10 jours. Non seulement de l’écrire, mais également de l’enregistrer intégralement moi-même, à la maison, de tout jouer, de tout chanter moi-même. Ainsi, chaque jour j’écrivais les paroles et la musique d’un titre, je l’arrangeais, l’enregistrais et le mixais. Un titre par jour, pendant 10 jours. Un album complet en 10 jours.
J’ai adoré.

Comme j’avais peu de temps pour chaque morceau (une journée, ça passe vite !), je me suis donné des consignes précises : j’ai gardé l’idée suggérée par ma connaissance : des ambiances sombres et un chant dans les graves. J’ai gardé les mêmes sons de guitares utilisée dans ghost pour chaque morceau (trois en tout). J’ai également gardé les mêmes effets sur les guitares et les voix pour tous les morceaux.

La nuit je cherchais avec ma basse des accords et une mélodie. Le jour je complétais mes idées de la nuit et me mettais au travail.

«Work, the most important thing is work »

Les textes me venaient naturellement en anglais (alors que j’écris depuis 6 ans maintenant principalement en français) et je laissais faire. J’en ai également profité pour utiliser des techniques d’écriture que je ne pratique pas habituellement, telles que la répétition (dans bruises par exemple, où les versets se répètent intégralement) ou des paroles se résumant en une ou deux phrases pour un titre entier (comme dans tricks ou horses).

Je voulais que les morceaux soient présentés sur le disque dans l’ordre chronologique d’écriture, ainsi je tenais compte du morceau écrit la veille pour écrire le nouveau, afin de donner une cohérence au tout dans l’enchaînement des titres.

C’est ainsi qu’au 10e jour, damaged goods était achevé.

Je finis sur un titre (le bien nommé ten) qui conclut l’expérience au sein de cette « lonely room » en disant « don’t worry for me, I’m right where I belong, I’ve just spent ten days writing songs. »

Par la suite, avec mes amis Pierric Tenthorey (photos) et Marc Décosterd (graphisme), nous avons réalisé la pochette, qui correspond bien je trouve à l’ambiance du disque. Les photos ont toutes été prises dans les greniers de mon immeuble (qui sont réellement dans cet état-là).

Parallèlement, j’ai demandé à un autre ami, Marc Champod d’Alzac Studio (Montreux), de s’occuper du mastering des titres. Mais je n’ai pas réussi à me détacher du son des mixs tels que je les avais faits moi-même. J’ai donc décidé de laisser le choix à l’auditeur.
L’album comprend ainsi deux versions des morceaux. La version masterisée réalisée par Marc Champd, et la version mixée telle que je l’avais réalisée le jour même.
Personnellement, même si j’aime la version masterisée, je reste persuadé que ces morceaux devraient s’écouter dans leur version mixée, et, si possible, avec un bon casque. C’est, pour moi, ce qui rend justice au travail de larsens et de « guitares folles » qui traversent l’album, ainsi qu’au traitement des voix.

Quant à moi, d’écrire tout ça, ça m’a donné envie de récouter Songs For Drella…

pochette_front

l’histoire du clip cocaïne #2; extrait de giller, mort ou vif

Mercredi 13 août.

15h. Je débarque à Nyon, chez mon compadre de Colonel de Marc Décosterd. On a décidé de faire un clip. Je lui ai parlé la semaine précédente d’une petite idée comme ça, pourquoi pas continuer dans la lancée du clip « quand j’en aurai fini avec toi », garder le même lieu, mais faire un truc plus sombre, avec un aquarium. L’idée lui plaît bien, en cours de route on se dit que ça pourrait être bien de mettre une fille dans ce bazar, et on se dit aussi que ça serait chouette que le « tortureur » prenne un peu d’ampleur aussi, et d’ailleurs pourquoi pas utiliser le masque du diable, ah ouais cool, et j’avais pensé qu’il pourrait être en slibard, ouaiiiiiis, et il aurait un tablier, ouaiiiiiiiiiiiiiis. Eeeeeeeet on mettrait des poiiiiiiissons dans l’aquarium qui se balade devant toi quand tu chantes sous l’eau – des poiiiiisssssoooooons!!!!!! Ouuuuuuuaiiiiiiiiiiiiiis. On est content.

15h disais-je.

On va faire les dernières emplettes: le tablier, les poissons (aussitôt nommés titi, riri, fifi et loulou), l’aquarium (qu’on nous donnera super gentiment, mille mercis!!!!), etc…. On file installer le décor. Romina arrive, avec Pierric, on se maquille et c’est parti: Une nuit entière dans un aquarium à boire la tasse, à rallumer des bougies (on pourrait mettre plein de bouuuuugiiiiiies – ouaiiiiiiiiiiiiiiiiis!!!!!!!), à boire du sirop pour faire le sang dans la bouche, à descendre des tables, à rallumer les néons qui sont sur minuteur….. et à se marrer comme des dingues….. Un peu moins drôle d’éponger les 1000000 litres de flotte par terre et de remonter les tables après, à la fin, mais même, drôle quand même.

On a bossé comme des dingues jusqu’à environ 3h du mat., interrompu une fois par un « mais qu’est-ce qui se passe ici!?!? », le Directeur du lieu étant par hasard dans le bâtiment vers les minuit….je crois qu’il a eu un peu peur en voyant tout le décor…. heureusement, il connaît Marc et il doit être extrêmement sympa: on lui a expliqué et il a retrouvé le sourire.

Bref, un super moment!!! Merci à tous!!!!!!

 

Filed under: les histoires de  |  Publié le 22/08/14  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

L’histoire de giller, mort ou vif (épisode III)

 

Jeudi 1er et vendredi 2 août 2013. Il nous reste encore les guitares à faire. Laurent Poget nous rejoint donc en Studio, à Alzac, pour deux sessions de « guitares punk ». Je passe ainsi deux après-midi à me délecter du jeu de Laurent et des sons qu’il propose.

On trie un peu ensemble, Laurent, Marc et moi, les guitares que j’ai faites sur les maquettes. Il y a des choses qu’on va garder, d’autres qu’on refait, d’autres encore où on mélange ses guitares et les miennes.

Laurent, quand il bosse, il bosse, il n’y a pas beaucoup de répit entre les prises. Souvent il joue tout d’une traite sans qu’on ait besoin de retoucher quoi que ce soit. Ce qui fait que c’est moi qui ai de la peine à suivre. Évidemment quand il joue, j’écoute attentivement et du coup quand il a fini il dit « Et maintenant? »…. et moi j’ai pas encore eu le temps de réfléchir à « et maintenant? », donc ça donne des « euuuh, attends… »

Marc m’impressionne, il a toujours une longueur d’avance et n’a aucune difficulté à suivre notre ami. Ce n’est qu’à la fin des deux jours qu’il m’avoue que ces journées sont à la fois merveilleuses et épuisantes pour lui, parce que  il se doit de suivre Laurent et d’être prêt pour lui. Ça me rassure un peu.

 

Et voilà, les prises de son des instruments se terminent.  J’espère l’avoir dit à chacun, mais je le répète ici au cas où: j’ai une chance extraordinaire de travailler avec vous les gars. Merci. Merci Marc, Merci Patrick, Merci Fabien, Merci Laurent.

Rock’n’punk!

Filed under: Articles,les histoires de  |  Publié le 06/08/13  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook