Jaw’s, le 6e track de l’album ice cold eyes, est une petite ballade courte et mélancolique, le thème étant ces fantômes du passé que l’on pense parfois avoir recroisé furtivement, sans être exactement sûr que c’est bien eux que l’on a vus. Jaw’s étant un café/bar imaginaire devant lequel on vient fumer après l’une de ces apparitions.
« Ma préférée. » – Nils Aellen (à la réception du disque)
« C’est pluuuuus ma préféréee. » – Nils Aellen (quand je lui ai écrit pour savoir si je pouvais mettre « Ma Préférée. » – Nils Aellen dans ce poste)
Avec mes loyaux gangsters adorés: son: Marc Champod (Alzac Studio, Montreux); basse : Fabien Sevilla; batterie: Patrick Dufresne; guitares: Laurent Poget; Nils Aellen (aka SOFTEN): chœurs du refrain à la fin (il m’a un peu maudit aussi pour celle-ci, la dernière note étant particulièrement dure et haute, mais encore une fois sa voix n’en a fait qu’une bouchée).
Inspiration musicale: Pedro the Lion pour les versets et Bon Iver pour les choeurs.
No one to see Lucifer fall part I & II, le cinquième track de l’album ice cold eyes, commence comme une ballade assez traditionnelle guitare/voix, et s’ouvre peu à peu pour devenir une ballade plus « électro », avec des éléments de programmation qui vont gentiment prendre le dessus.
Dans les premières versions, la phrase qui revenait à chaque fin de verset et donc le titre du morceau était « no one to see me fall ». J’aimerais pouvoir dire que c’est en relisant « Paradise Lost » que l’idée m’est venue de mettre le mot « Lucifer » à la place de « me », ça ferait une jolie anecdote légèrement tourmentée/rocknroll/artiste, mais c’est en regardant la série Lucifer sur Netflix (ouais, ouais, ouais, je m’ennuyais un peu cet été là). J’avais cet image (qui, non, ne vient pas de la série) de cet ange déchu qui tombe dans le vide noir sans aucun témoin, ça collait bien. Et puis « to see Lucy » c’est joli à chanter.
« I look lucky dumb & mean » est inspiré d’une chanson de R.E.M. appelée « Me in Honey » et qui commence ainsi « I sat there looking ugly, looking ugly and mean » (toujours adoré les paroles de Michael Stipe de cette période: Out of time, Automatic for the people, Monster, que des petits bijoux ou presque niveau lyrics)
Avec mes fidèles gangsters adorés: son: Marc Champod (Alzac Studio, Montreux); batterie: Patrick Dufresne; guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; Nils Aellen (aka SOFTEN) me rejoint encore une fois sur ce titre sur les chœurs du refrain de la 2e partie.
Marion, le quatrième track de l’album ice cold eyes, est une espèce de petite ritournelle aux paroles amères (et en français; je précise parce que c’est la seule en français dans la 1ère partie du disque). En la composant, j’avais en tête une interview de Gainsbourg où il explique (je paraphrase hein) qu’une de ses marques de fabrique, c’est « l’anti-chanson-d’amour », le narrateur ne vient pas dire qu’il aime, il vient dire qu’il s’en va, par exemple.
Avec Marion, l’idée c’est qu’on peut prendre la chose au 1er degré ou voir la chanson comme une métaphore des gens qu’on a pas su aimer comme il aurait fallu (ouais je sais c’est ultra profond pour du rock’n’roll).
Et aussi, j’ai osé un changement de tonalité style 80ies à la fin, ça accentuait pour moi le contraste entre le joyeux musical et le sombre des paroles.
Mes gangsters adorés sont là encore et toujours: son: Marc Champod (Alzac Studio, Montreux); guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; batterie: Patrick Dufresne.
Deux anecdotes de studio concernant les derniers refrains de I remember everything, 3e titre de l’album Ice Cold Eyes.
1. Sur ma démo, j’avais fait claqué sur la caisse claire une orange (l’instrument de percussion, pas une vraie orange) noyée dans la réverbe. Puis, en studio, on cherchait à amplifier l’effet. Il y avait Patrick Dufresne, batteur, et Marc Champod, son, et on cherchait une solution. Quand tout à coup Marc nous fait, « hé on pourrait utiliser des ongles de chèvres! ». Il faut bien comprendre une chose: je travaille avec Marc depuis plus de 20 ans et il dit beaucoup, beaucoup, beauuuuucouuup de conneries. Comme en plus il est très pince sans rire, on ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon. Du coup, comme il me l’a écrit par WhatsApp il y a quelques jours quand je lui demandais de confirmer mon souvenir de cette petite histoire « aucun des deux ne m’a cru, bande d’abrutis ». Et effectivement, Patrick et moi étions sûr qu’il nous charriait comme d’hab et on a continué la conversation genre « bon sérieusement on pourrait faire quoi ». Mais il existe vraiment une percussion qui s’appelle ongles de chèvres (et qui à la base est faite d’ongles de chèvres (???)). Toujours est-il que c’était une idée de génie, et Patrick en a fait une double idée de génie en ayant l’idée de poser la chose sur la caisse claire. On était super contents de nous. D’ailleurs Patrick a commencé à frapper un « we will rock you »; si un jour vous devez reproduire l’effet pour pas trop cher: ongles de chèvres sur caisse claire, on s’y croirait.
2.Nils Allen – aka Soften – me rejoint encore une fois sur les chœurs des refrains. Je lui a réservé toutes les parties bien hautes et bien aigues à chanter, pour sa voix merveilleuse et limpide, il m’a un peu maudit d’abord, mais c’est tellement beaaauuuu. Il y a une note en particulier: Si vous allez à 3mn25 dans le morceau vous entendrez les chœurs faire o-o-off, c’est super beau, c’est Nils, et c’est super haut.
Sinon je suis très fier de cette chanson, voilà c’est dit. Il y a aussi dessus aux guitares: Laurent Poget et à la basse : Fabien Sevilla.
Hit Hard, deuxième track de l’album ice cold eyes, est ce que j’appelle une chanson autoroute: 3 versets (deux en anglais, suivi d’un troisième en français), le refrain, le tout répété 3 fois. Pas de surprise. L’idée est de laisser la place à l’émotion un peu nostalgique du morceau, lui laisser le temps de s’installer. Ca parle de ces moments en voiture où on écoute de la musique et on laisse son esprit aller. Ca parle aussi d’amitié et de famille et du cerisier que mon père avait planté pour moi à La Mottaz, le quartier de mon enfance.
J’ai eu envie d’écrire cette chanson après avoir découvert l’album Anthropocene de Peter Oren, j’avais envie d’une mélodie douce et apaisée, immédiate, comme on en trouve sur son disque. J’avais aussi écouté en boucle le dernier Cat Stevens ou plutôt Yusuf, The Laughing Apple, dont j’adore l’ambiance ultra mélodique et acoustique.
Mes gangsters toujours habituels et néanmoins favoris sont là encore une fois: son: Marc Champod (Alzac); guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; batterie et percussion: Patrick Dufresne. J’ai sué un peu pour faire le piano, et j’ai chanté les chœurs (sans trop suer).
On en a fait un clip avec Marc Décosterd, que l’on peut voir sur YouTube. Le clip reprend des images du film Vasectomia, réalisé précisément par le même Marc Décosterd, Hit Hard faisant office de chanson de générique de fin pour ma plus grande fierté.
Ask for you and no one else, le 1er titre de l’album, est une très, très vieille chanson. J’ai dans ma chambre l’affiche d’un concert que nous avions fait avec Thanks Sean, mon groupe de l’époque, en 2006 et on la jouait déjà. Elle a donc en tout cas quinze ans.
J’ai toujours voulu la mettre sur un disque (entre autres, parce que mon frère, Nicolas, aimait bien cette chanson), mais ça ne s’y prêtait jamais vraiment. Du coup, quand j’ai commencé à écrire et à réfléchir à ice cold eyes, je me suis dit que cette fois-ci, elle figurerait sur l’album. Je l’ai récrite un peu niveau paroles et un peu réarrangée aussi pour l’occasion.
Mes gangsters habituels sont venus l’enregistrer: son: Marc Champod (Alzac); guitares: Laurent Poget; basse : Fabien Sevilla; et batterie: Patrick Dufresne. J’ai fait le piano et les chœurs. Nils Aellen – aka Soften – me rejoint d’ailleurs pour les chœurs des refrains de la fin.
What’s up tonite hot and dry moonlight and nite drive
We have passed the bridge on the left
Now the highway’s straight ahead
I will ask for you and no one else – For sunny afternoon there by the lake
Where every hour is new
We will wear ourselves out in regret – We will bind ourselves up head to head
Black birds on the moor
What’s up tonite we’ve gone quite far
Slept on the back seat of the car
When the traffic at dawn woke us up
You said goodbye and good luck
You asked for this and then you left me here – Me, washed out clean and clear
Jérôme Giller, auteurcompositeurinterprète, fait essentiellement du rock indépendant.
Il est souvent entouré de Patrick Dufresne à la batterie, Fabien Sevilla à la basse, de Laurent Poget aux guitares, et de Marc Champod à l’ingénieurie du son (Alzac Studio, Montreux).
Il a réalisé 10 albums: les abandonnés (2009), Neuf cent neuf femmes de face (2010), oubliez les heureux (2012), giller, mort ou vif (2014), damaged goods (2015), look how low we now get (2017), ice cold eyes (2021), lungo viaggio motel (2022), Dreamers and drunkards beating a dead horse (2023) et les singes (2025).
lungo viaggio motel est aussi un petit film de 30 minutes, visible sur YouTube.
En 2022, il sort également deux EP: a handful of harmless summer songs & fatherless; tous les morceaux sont accompagnés de clips.
Enfin, après un album intimiste essentiellement au piano, il sort les singes, album en français, un retour aux influences indie/punk/rock