les paroles de l’album oubliez les heureux

1.  j’voudrais pas crever – Jeanne elle travaille le soir dans un bar. Elle passe ses nuits à servir des whiskys. Quand elle revient au petit matin Jeanne elle s’endort aux parfums des remords. Elle a pas l’temps pour aucun d’ses amants. Elle se fane dans les draps en gémissants leurs noms. Y a rien sous ses cils rien dans l’appartement. Les cris de la ville pour seuls compagnons. Au pied du lit un vieux bouquin écorné. Et à l’encre rouge j’voudrais pas crever. Elle commence à en avoir marre de n’être jamais de nulle part. Elle commence à en avoir plein l’dos des cinglées et des fachos. Elle commence à en avoir marre – elle est au bout du rouleau! Jeanne elle travaille le soir dans un bar. Elle passe ses nuits à servir des whiskys. La gueule défaite de larmes et de rimmel. Elle chante un vieil air de J.-P. Capdevielle. Marc au turbin lui il conduit des trains. Il passe ses nuits à traverser le pays. Quand sous ses roues Jeanne s’est jetée Marc s’est dit moi j’voudrais pas crever. Quand les nuits Jeanne viendra vous crier ces quatre mots de sa voix de damnée ça c’est sûr ça va la faire marrer d’lire dans vos yeux j’voudrais pas crever.

 2. au loin la ville – On n’avait pas peur ni des diables ni des dieux. On restait debout dans le froid près du feu. Quand ça mordait trop on relevait nos cols. On f’sait passer le clope et le flacon d’alcool. Au-dessus de nous les ponts et le ciel mort avaient embrasé la ville où s’endormaient 600’000 imbéciles. On r’descendait au port là où il y avait du vent qui collait sur nos corps la rouille des cargos jaunes et blancs. Au loin la ville résonne. Et elle pardonne aux hommes qui reviendront plus hanter ses rues. On f’sait les 400 coups. On piquait des bagnoles pour aller tailler les routes tordues des cols. Mais la nuit et la ville nous rappelaient à elles. Nous on croyait en rien mais on leur était fidèle. Toi t’étais amoureux d’une des filles des patrons qui voyait pas d’un bon œil que tu viennes de sortir de prison. Moi j’avais leurs noms tatoués sur les bras. Y en avait plus de 100. La dernière s’appelait Emma. Au loin la ville résonne. Et elle pardonne aux hommes qui reviendront plus hanter ses rues. Au loin la ville résonne. Et les hommes lui pardonne d’avoir fait ce qu’elle a pu. Les aimant à leur insu.

3. elles viennent avec moi – Les agaçantes les énervantes les p’tites piseuses et les grosses chieuses les putains les piteuses les torturées les mal-aimées les pleurnicheuses les vraies saletés les boiteuses les voûtées les sales gamines les mesquines les p’tites connes les bonnes à rien les salopes les catins les dépitées les pas-baisées les pinailleuses les périmées les véreuses les cinglées les j’me-fous-d’toi les j’en-manque-pas-d’air elles iront pas en enfer elles viennent avec moi. Les fatigantes les épuisantes néfastes funestes affligeantes les malfaisantes les fofollantes les grandes démentes les mégas chiantes les aguicheuses les désastreuses les nanana-neuses les vampireuses schizophrèneuses  superultrakalilichieuses les tire-toi-d’là les j’en-manque-pas-d’air elles iront pas en enfer elles viennent avec moi. Et elles pleurent pas seules dans le soir. Et elles pleurent pas seules dans le froid. Elles pleurent dans mes bras.

4. quand j’en aurais fini avec toi – J’aime pas trop cet air narquois que tu prends quand tu m’regardes. Tout doux dis donc exagère pas. Tout doux, prends garde. La haine est un oiseau rebelle elle n’a jamais connu de loi mais si tu me hais pas je te hais et si tu me hais c’est déjà ça. C’est toujours la même histoire on s’emmerde on traîne les bars on attend que r’vienne la nuit on a même pas d’quoi aller voir les filles. Quand j’en aurai fini avec toi i restera rien. Plus personne se fringue comme ça plus personne se coiffe comme ça c’est pas possible tu l’fais exprès ou quoi plus personne n’a cet air-là. La haine est enfant de bohème elle n’a jamais connu de loi je t’évite quand tu t’invites et quand tu m’évites c’est déjà ça. C’est toujours la même rengaine sous les ponts nous on s’promène on s’emmerde sous le lampadaire on a même plus d’quoi s’payer des bières. Quand j’en aurai fini avec toi i restera rien.

5. zero no good #XXXXXXX – I hardly ever noticed though I’ve been awake that the eyes of my lovers were full of hurt and full of hate. So I took the late train and went home as I could. Watched through the open window what I’ve never understood. The evening’s gone but the night is young and I might just hang around to see if there is something I can find. C’mon love. I have been a-aching. I’ve been mad enough. I’m looking for a-soothing. I tried to remember what it was that you said but every word is long gone now and has cleared its way out of my head. There’s nothing in my pocket and my coat is full of holes of everything I lack and need and you’re the one I miss the most. I’ve been here all day and there is nowhere else to go. I am done doing what I’m told. C’mon love. I have been a-aching. I’ve been mad enough. I’m looking for a-soothing. My shoes are soaked and my pants are soaked and I’m all drenched myself. There’s an old man trying to cross the road he’s walking weakly with a cane. There’s so much rain in front of me that I can’t even see my own eyes. The world is dressed in white and grey and full of bad guys in disguise. I’ve never been that
good at anything in my life. I’ve never been that good at goodbyes. It’s been kind of hard to swallow all these years but I’d wish you’d have the nerves to come and tell it to my face. In a little space somewhere between what you want and what you fear I’d wish you’d have the nerves to come and tell it to my face. I hardly ever noticed that I never knew what to do. It seems amazing to me now that I ever was in love with you. So I took the late train and went home as I could. Watched through the open window what I’ve never understood. The night is gone but the morning’ young and I might just hang around to see if there is someone I can find.

6. jade quitte la ville – Jade quitte la ville l’asphalte est en feu. Jade montre les dents aux libidineux. Lève ses yeux aveugles. Dénoue ses cheveux. Tend ses poings et crache aux cieux. Jade provoque la colère de dieux. Ah! La belle étoile! Jade quitte la ville sans faire ses adieux. Elle a l’air d’un drapeau en feu d’une guerre nucléaire d’un bateau qui brûle en pleine mer d’une gosse des banlieues. Sous un ciel orange Jade s’éloigne. Dans son dos les flammes gagnent et dangereusement rejoignent ses deux yeux morts pourtant fiévreux. Ah! La belle étoile! En route! En route! Sous les deux cornes de la constellation d’Aldébaran Jade en flammes dans la nuit rouge prend son élan.

 7. ta g »%#le – Ohlala kes k’c’kça?! Ohlala ça ça va pas! c’est un peu de guerre lasse ouais c’est un peu de guerre lasse mais j’t’le dis t’as l’haleine d’la chatte fermentée d’une femme un peu grasse c’est un peu de guerre lasse que j’t’le dis! Mais dis donc, c’est l’bordel ici, non? Faudra penser à m’ranger tout ça fissa fissa oui! Sinon j’te foutrai une paire de baffe dans la gueule. J’te foutrai une bonne paire de baffe dans la gueule dans la gueule.  Dans lalala dans la gueule. c’est un peu de guerre lasse ouais c’est un peu de guerre lasse ma cerise i faudrait quand même un jour que tu t’regardes dans une glace fais gaffe tu vas avoir une sale surprise! mais merde alors j’croyais qu’ça arrivait qu’aux blondes t’as pas compris qu’tu fais vraiment chier l’monde et qu’tu vas t’prendre une paire de baffe dans la gueule ouais tu vas t’prendre une paire de baffe dans la gueule dans la gueule dans lalala dans la gueule! c’est un peu de guerre lasse c’est un peu de guerre lasse ma p’tite pute c’est un peu de guerre lasse c’est un peu de guerre lasse mais tu putes…

 8. astrosong – Astronaute salut viens voir un peu par ici. est-ce que tu préfères les garçons est-ce que tu préfères les filles. Astronaute salut viens voir un peu par ici. c’est un peu confus un peu confus aujourd’hui. salut viens voir un peu par ici salut tu préfères tu préfères les filles tu préfères tu préfères les filles. C’est un peu confus confus aujourd’hui. on s’balade un peu – y a tout qui prend feu. on en croit pas nos yeux – y a tout qui prend feu. c’est pas étonnant si tout va si mal à présent. Hé salut – y a tout qui prend feu. viens voir un peu par ici. salut – y a tout qui prend feu. tu préfères tu préfères les filles tu préfères tu préfères les filles. C’est un peu confus confus aujourd’hui. un baiser de David Bowie. un baiser de Klaus Kinsky Klaus Kinsky Klaus Kinsky -c’est pas étonnant si tout est si sale à présent c’est pas étonnant si tout va si mal si mal à présent

9. on m’aime – Les gamines et les gamins i m’aiment bien. Les ptis chats et les ptis chiens i  m’aiment bien. Les bistroquets du coin i m’aiment bien. Tous mes vieux copains i m’aiment bien. Y a quelques chauds lapins qui m’aiment bien. Plusieurs poulets d’la Place Machin qui m’aiment bien. Y a quelques trous du cul qui m’aiment bien. 2, 3 inconnues qui m’aiment bien. On m’aime chez les trucs, chez les portugais. J’ai mes entrées dans les clubs gays. On m’aime jusqu’dans les cimetières les morts m’invitent à venir prendre un verre. On m’aime de Barcelone à Jérusalem. On m’aime même dans les clubs SM. Du Mexique à la Mecque on m’aime idem. C’est fou ce qu’on m’aime, c’est un vrai harem. Mais elle, elle en a rien à secouer de moi. Elle a pas peur de mourir. Elle s’essuie la bouche et se met à rire. Elle crie que l’bonheur c’est des conneries. J’ai voulu m’faire fleuriste pour lui dire la vie en roses. J’ai voulu m’faire droguiste pour lui filer sa dose. J’ai voulu m’faire horloger
pour cueillir ses heures. J’ai voulu m’faire boulanger pour sucrer son beurre. J’ai voulu m’faire photographe pour lui tirer l’portrait. J’ai voulu m’faire pornéaste pour lui faire faire des trucs. J’ai voulu m’faire chorégraphe pour la faire valser. J’ai voulu m’faire autographe pour la faire signer. J’ai promené son teckel. J’ai lavé son linge. J’ai fait du lèche-vitrine. J’ai fait le singe. J’ai payé ses PVs. J’ai léché ses timbres. Astiqué ses w.-c. et graissé son flingue. J’ai fait mettre au trou un type un peu fou d’elle. J’ai fait mettre des verrous. J’ai placé des sentinelles. Un soir d’été où elle était pas rentré j’ai ameuté tout l’quartier j’ai fouillé ses poubelles. J’ai fait ce qu’on fait quand on veut impressionner. J’ai appris la boxe thaï. J’suis ceinture noire de karaté. J’ai appris le mandarin et perfectionné mon bédouin. J’ai aussi appris la natation synchronisée. J’ai appris la haute-couture sans trop faire la forte tête. J’ai appris à composer des p’tites opérettes. J’ai appris l’accordéon. J’ai appris la trompette. Même que quand j’en joue (nom de dieu) ça en jette. Elle a pas peur de mourir. Elle s’essuie la bouche et se met à rire. Elle crie que l’bonheur c’est des conneries. Go-go-go! Yea-yea-yea!

10. the sad story of the fisherman’s daughter – She was a fisherman’s daughter. I fell in love with her one winter. We took the boat out and drifted off the shore. The sharks were swimming in the water. Spring came and went in a fever. She was so young we were so eager. I walked her down the aisle. It started snowing on the shore. I put a ring on her finger. I bought her roses that summer. We even knitted a net together. We would take long walks on the paths along the shore. And each time went a little further. She had to stay in bed all autumn. Did as the doctors said. And then I lost her. To her gravestone I bring flowers. Holding the hands of our daughters. We take the boat out and we drift off the shore. It feels so lonely on the water. It feels so lonely on the ocean.

Filed under: Lyrics Étiquettes : , , ,  |  Publié le 10/10/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

l’histoire du clip du lapin

Hier, jeudi 2 août 2012, nous tournions donc le clip du lapin, la chanson de la B.O. du film de Marc Décosterd: Erwan et + si affinités. Sans trop dévoiler l’histoire démentielle de ce clip, je tiens à dire qu’on s’est marré comme des dingues. Je dis « sans dévoiler » parce qu’il s’agit quand même de laisser la surprise. Tout ce que je peux dire c’est que je suis déguisé en lapin.

Marc devait me retrouver à 9hoo et nous avions rendez-vous avec l’équipe (oui! l’équipe) à 10h. L’idée était de préparer un peu le matos et même de tourner quelques scènes avant que les autres arrivent. Bon. Marc a du retard. Bon. Ce qui fait que ça ne vaut pas tellement le coup de monter avant tout le monde et on se dit qu’on est tout aussi bien à la terrasse d’un café un petit moment avant d’y aller, ce qui est plutôt un bon début de tournage.

On arrive au lieu de rendez-vous, Nicolas (mon frère!), Gaëtan et Cloppi sont déjà là (non, on est pas en retard, ils sont en avance). Caroline nous rejoint très vite à moto avec un look Kill Bill merveilleux et on attend Loïc qui nous a prévenu qu’il a dix minutes de retard mais il est pardonné parce qu’il vient à vélo… (quel fou, à vélo!, et les voitures alors? c’est pour les chiens!?)…

Ensuite, tout était simplement idyllique. Il faisait beau! On suait comme des dingues, mais on s’en foutait: il faisait beau! (la semaine d’avant on avait dû annuler parce que le seul jour de la semaine, le seul!, où il a plu, c’était le jour où on avait prévu de tourner…. le seul!)….. Tout le monde était génial et franchement on a expédié tout ça en 4h, pique-nique compris!…. Je dis « expédié » et je sais que quelques-uns ne pourront s’empêcher de lire « bâcler », alors je précise: ça a été vite parce que tout le monde était génial, voilà!

Un immense merci à Marc Décosterd pour cette journée, et me réjouis vraiment de voir tout ça monté!

Et, évidemment, un immense merci à Caro, Nico (mon frère!), Gaëtan, Loïc et Cloppi! Vous étiez tous parfaits!….

 

Filed under: les histoires de Étiquettes : ,  |  Publié le 03/08/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

Jade etc., en vente au téléchargement et à l’écoute sur www.deezer.com, myspace et mx3

Enregistrés les 18 et 19 juin 2011, mixés et masterisés les 20, 21 et 22 juin 2011. Tout ça par Marc Champod, à Alzac Studio, Montreux, Suisse.

Guitares: Victor Corbillon  –  Basse: Fabien Sevilla  –  Batterie et percussions: Patrick Dufresne  –  Voix, paroles, musique, arrangements: J.G.

Photo: Sophie Bocksberger  –  Graphisme: Marc Décosterd

Filed under: Discographie,Téléchargements  |  Publié le 12/07/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

« Quand j’en aurai fini etc. », en vente au téléchargement

Enregistrés les 14 et 15 juillet 2011, mixés les 16 et 17 juillet 2011, masterisés les 6 et 7 août 2011. Tout ça par Marc Champod, à Alzac Studio, Montreux, Suisse.

Basse: Fabien Sevilla – Batterie et percussions: Patrick Dufresne – Voix, paroles, musique, arrangements: J.G.

Choeurs: Marc Champod, Patrick Dufresne, Fabien Sevilla et J.G.

Photo: Sophie Bocksberger – Graphisme: Marc Décosterd

 

Filed under: Discographie,Téléchargements  |  Publié le 26/06/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

la b.o. d’ERWAN 2 de Marc Décosterd

J’ai toujours une certaine fierté quand mes potes me sollicitent pour un collabaoration. Ici pour la musique du film brillant de Marc Décosterd: Erwan et + si affinités

Et puisqu’on parle de potes: allez voir les films de Marc Décosterd!, allez voir les spectacles et les films de Pierric Tenthorey!, n’oubliez pas que le CD d’Yvan Peacemaker est en vente un peu partout!, et lisez les romans de Marie-Jeanne Urech!

Filed under: Discographie,Téléchargements  |  Publié le 25/06/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

L’histoire de l’interview par Marc Décosterd


Art O'Baz du 21 juin 2012 par nyonregiontv

Filed under: les histoires de  |  Publié le 22/06/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

Concerts

JUIN 2012

Au Noviodunum (cave du Mumbai Bar, à la place du Marché) à Nyon, le jeudi 21 juin. Portes: 21h00. Concert: 21h30. Entrée libre.

FEVRIER 2012

Au Noviodunum (cave du Mumbai Bar, à la place du Marché) à Nyon, le samedi 11 février  à 22h. Entrée libre.

JANVIER 2012

Au théâtre le 2.21 à Lausanne, le samedi 21 janvier. Concer à la suite de la pièce QUATUOR NO 1 « FUNAMBULES » de Pierric Tenthorey & UNE NUIT, BARCELONE de Jérôme Giller. Pièce à 19hoo.

Au théâtre le 2.21 à Lausanne, le samedi 28 janvier. Concer à la suite de la pièce QUATUOR NO 1 « FUNAMBULES » de Pierric Tenthorey & UNE NUIT, BARCELONE de Jérôme Giller. Pièce à 19hoo.

Filed under: Concerts  |  Publié le 02/06/12  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

L’histoire de l’enregistrement des 4 derniers titres pour finir l’album « oubliez les heureux »

5 avril. J’arrive à Alzac vers 16h. Marc Champod (the boss des machines), Fabien Sevilla (the boss de la basse) et Patrick Dufresne (the boss de la batterie) y sont déjà et ont fait une 1ère prise d’un des 4 morceaux qu’on doit mettre en boîte durant ces 4 prochains jours: « j’voudrais pas crever ».  On discute d’une ou deux petites choses et ils refont deux ou trois prises. C’est un morceaux d’un peu plus de 7 minutes avec un tempo bien lourd et pas évident mais comme toujours nos deux compères la jouent d’une traite. Je dis « comme toujours », mais je n’en reste pas moins impressionné comme toujours.

Ensuite Patrick nous laisse pour aller jouer deux morceaux en live à la radio. Nous, pendant ce temps, on fait des claps (deux fois 7 minutes de clap, autant dire qu’on a le temps de s’emmerder sec, mais on se fait mutuellement marrer donc ça va, du coup il y a un ou deux coups de claps un peu à côté de la plaque, surtout sur la fin quand Fabien faisait semblant de regarder l’heure à une montre fictive à son poignet entre chaque clap).  Je me rends compte à la fin de la 1ère prise de claps que je nous ai pas fait clapper au bon endroit rythmiquement, mais c’est pas trop grave vu que l’intervalle entre les claps est juste, Marc n’a qu’à déplacer tout ça d’un temps (ou deux je sais plus, j’a jamais été fort en temps bordel; pourtant ça n’a pas l’air si compliqué 1,2,3,4… mais si, si, c’est compliqué!).

Patrick nous rejoint vers 20h30, on est en train de manger thaï, Fabien n’a pas trop aimé son plat, mais Marc et moi oui (comment ça « on s’en fout! »?). On retourne bosser, quand je dis « on » je veux bien sûr dire « ils », moi je fous rien: j’écoute et je prends mon pied. Ils mettent le 2e titre « au loin la ville  » en boîte, avec un feeling à couper le souffle, comme toujours (je vais arrêter avec les « comme toujours », ça m’fatigue). Il commence à se faire tard et on hésite un peu à faire quelques choeurs, mais finalement on se lance et on fait plein de choeurs sur « j’voudrais pas crever » (répété en boucle à la fin du morceau… l’un de nous persiste à dire « j’voudrais pas crier » – je ne dirai pas que c’est Patrick, je ne suis pas une balance, ça contamine Marc qui s’y met aussi, mais finalement on s’en sort). Pat remarque au passage l’allusion à Boris Vian, ce qui me fait plaisir.

6 avril. Je suis un peu en retard, on avait dit 10h bordel, et j’arrive à 10h15, Pat est déjà derrière sa batterie, Fab derrière sa basse et Marc derrière sa table de mix. Ils bossent déjà quoi. Il y a un petit moment de flottement pour savoir comment on va s’y prendre pour le dernier: « on m’aime » (le 4e, « astrosong », ils ne jouent pas dessus, c’est de la programmation pour changer un peu). C’est un assez long morceau aussi (un peu plus de 7mn.) et la rythmique de ma maquette est un doux mélange de batterie et percu. Moi je ne me fais pas trop de souci, parce que j’ai confiance et je sais qu’à la fin, avec eux, je suis toujours content. Donc je laisse faire. On tâtonne un peu et Patrick finit par trouver comment s’y prendre pour combiner tout ça en un seul rythme de batterie (auquel il ajoutera un peu de percu quand même: 7minutes de maracas et 7 minutes de..euh…je ne sais pas… »d’oeuf », autant dire que les claps à côté de ça c’est un pur bonheur!). On est tous super content (je l’avais dit). Pat me dit qu’on a inventé un truc, une espèce de latino-grunge, dit-il, et je suis très enthousiaste parce que c’est vraiment ce que je cherchais à faire. Comme j’ai déjà dit une fois ailleurs, je crois fortement que « la nouveauté » en musique viendra surtout de mélanges, et là je crois que c’est ce qu’on a fait.

On a un peu débordé dans le temps et du coup quand Laurent Poget (the boss des guitares) arrive, on doit encore faire les choeurs et les claps sur « on m’aime ». Je suis un peu gêné parce que c’est la 1ère fois que je rencontre Laurent et qu’après « salut ça va », la 1ère chose que je vais lui dire c’est « euh ça te dit de faire des choeurs et des claps avec nous? ». Mais comme il est très gentil et super cool, ça lui dit bien ! Yea. On repart donc pour 7 minutes de claps, puis pour deux ou trois tours du choeurs sur la fin.

Fabien et Patrick ont fini leur boulot et restent un petit moment pour écouter jouer Laurent et pour voir comment « on m’aime » prend forme. C’est la 1ère fois que je travaille avec Laurent et tout ce que je sais de lui c’est ce que Marc m’a dit au téléphone il y a quelques semaines « si tu cherches toujours qqn pour les guitares, je viens d’avoir Laurent Poget là pour une session, il faut absolument le prendre! »… Et ben mes amis, on a pas été déçu… Après avoir posé les parties rythmiques en deux temps trois mouvements, il nous a fait deux solos de wha-wha monumentaux, le second qui m’a laissé totalement pantois. Evidemment j’étais conquis et la partie guitare s’est déroulée comme les parties de basse et de batterie: dans une sorte de douce magie envoûtante et enthousiasmante. Laurent va tellement vite que quand il me dit « et maintenant…? », je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ce que j’allais lui demander de jouer ensuite et je me retrouve perdu dans mes feuilles a lui dire « alors maintenant, attends…euh…attends… ». C’est cool.

Normalement je devrais commencer les voix, mais ça fait trois jours que je suis malade et ce n’est pas possible, bordel, c’est toujours comme ça, tu te réjouis d’un truc, t’es en pleine forme les semaines qui précèdent et hop au moment où ça arrive, t’es malade…grrr.

7 avril. On se retrouve vers midi pour quelques petits riffs/solos d’harmonica par Jean Duperrex (the boss de l’harmonica), avec qui j’avais déjà travaillé sur les abandonnés. Tout se passe à merveille et la chose est vite en boîte. Ca fait plaisir de retrouver Jean, même si on ne s’est croisé qu’une petite heure ce jour-là. Puis Laurent revient pour finir les guitares. Tout se passe merveilleusement bien encore une fois. A la fin, j’ai juste une hésitation sur le 1er solo de wha-wha qui est parfait, mais je voulais le dégueulasser un peu plus sur le fin, lui donner un peu plus de masse salie… Laurent me dit, « je vois très bien ce que tu veux dire » et hop le problème est réglé. Je ne témoignerai jamais suffisamment ma reconnaissance à Marc, Patrick, Fabien et, pour la 1ère fois et j’espère pour de nombreuses fois dans le futur, à Laurent pour des choses de ce genre: comprendre ce que j’ai en tête et me le donner, et si souvent me le donner au-delà de mes espérances. Rhââaaa, ça fait du bien.

Laurent s’en va et c’est Marc qui se met au piano. Il y a un peu de piano en effet sur « au loin la ville », j’aurais pu le faire bien sûr, mais j’avais vraiment envie que Marc soit aussi un des musiciens sur l’album; lui qui m’accompagne pour les concerts, j’avais envie que ce soit lui sur le disque aussi. J’étais très content quand il m’a dit qu’il était d’accord. Marc s’acquitte donc de sa tâche avec finesse et délicatesse et « au loin la ville » est finie instrumentalement parlant et est vraiment très belle.

8 avril. Dernier jour déjà. On se retrouve à midi avec Denis Tercier (the boss de la trompette). C’est la 1ère fois que je travaille avec Denis que Marc connaît bien et qu’il m’a recommandé. C’est amusant parce que dans le morceau on a une sorte de petite engueulade trompette/voix et mon personnage finit par l’insulter à moitié. Mais ça fait marrer Denis, alors ça va. Là encore, le même plaisir de travailler avec quelqu’un qui maîtrise son instrument et qui comprend bien ce que j’ai en tête. On se marre bien sur le 1er solo et il m’éblouit sur le 2e (plus sérieux).

L’instrumental des morceaux est dans la boîte. Comme c’est le 1er jour où je n’ai pas mal à la gorge et où je me sens en forme, on attaque donc les voix sur « on m’aime ». J’ai fini la lead, tout le reste est encore à faire et il y a pas mal de boulot, mais je me réjouis.

Merci les gars pour ces 4 jours de rêve.